Histoire de l'Art Vidéo (les années 70)...

LES ANNÉES 70
Le début de la décennie marque l'implantation progressive de la vidéo, non seulement dans sa dimension artistique, mais également d'un point de vue sociologique. Elle devient un outil d'information et de communication entre individus et groupes d'individus : ce sont les premières expériences de réseaux locaux de diffusion.

Après l'arrivée sur le marché de la caméra vidéo portative, quelques artistes japonais commencent à s'intéresser au médium vidéo. Ils sont cinéastes, photographes, acteurs, peintres, sculpteurs, musiciens, viennent du journalisme ou de l'édition.

Pour la première fois en Espagne (Galería Vandrés, Madrid) est présentée une installation composée de postes de télévision : Espacio (Acción / Interacción) / Space (Action / Interaction), réalisée par Antoni Muntadas, représentant de la première génération de plasticiens vidéastes espagnols.

Création du Kitchen Center for Video, Music, Performance and Dance à New York, par Steina et Woody Vasulka : il présente, produit et distribue des travaux d'artistes, notamment ceux des vidéastes.

Fred Forest commence des interventions à la télévision Française (2e chaîne). Il diffuse "une minute de blanc" au milieu des informations de Télé Midi (janvier).
Gina Pane utilise elle-même une caméra vidéo afin de filmer la réaction des spectateurs lors de l'action Le Lait chaud dans un appartement parisien (31 mai).
Le Vidéogazette, un atelier de production et de diffusion vidéo locales, se met en place à Grenoble (septembre).

Création de l'INA en 1974, qui absorbe le GRI (Groupe de Recherche Image) de l'ORTF pour créer des Ateliers de recherche et de création. C'est à l'INA que Thierry Kuntzel, Robert Cahen, Dominique Belloir et Patrick Prado réaliseront leurs premiers travaux vidéo.

Exposition Art vidéo couleur au Centre culturel américain, à Paris, dans laquelle sont présentées des bandes vidéo américaines de Nam June Paik, Woody et Steina Vasulka, Ed Emschwiller, Bill et Louise Etra, etc.

1976 : constitution des "Producteurs de vidéogrammes associés", regroupant les artistes Nicole Croiset, Jean-Paul Cassagnac, Léa Lublin, François Testut, Nil Yalter, pour les plus impliqués. Suivront par leur soutien : Roland Baladi, Robert Cahen, Jochen Gerz, Paul-Armand Gette, Alain Jacquier, Françoise Janicot, Martial Raysse et Jean Roualdès. Le groupe des "PVA", ouvert à tous les praticiens (artistes plasticiens, vidéographistes, étudiants), a pour objectif de mettre en place la diffusion de vidéos d'artistes.
Don Foresta crée une section vidéo à l'ENSAD (Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) à Paris, en collaboration avec Jean-Pierre Dezeuze, responsable du cinéma d'animation. L'ENSAD s'équipe de salles de montage, son, vidéo 3 / 4 U-Matic, machines pour effets spéciaux et graphiques, et produit notamment des bandes de Dominique Belloir et du groupe Wonder Products. Don Foresta organisera dès les années 80 des échanges avec les Etats-Unis via satellite, télex ou téléphone (procédé slowscan).