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9 décembre 2004

Debord, dans le bruit de la cataracte du temps, par Daniel Blanchard

[…] Qualifier Debord d’artiste ne va évidemment pas sans paradoxe. Sa critique de l’art, qu’il voulait dévastatrice, a porté en fait sur deux plans. L’art moderne, à travers la succession de ses avant-gardes qui se répétaient sans se dépasser, a épuisé sa vertu critique envers l’existence aliénée. Mais, d’autre part, il s’oppose aussi à la « vraie vie » par son caractère figé qui le voue à n’être qu’un cimetière d’instants, la réalisation fictive, fallacieuse, de désirs. Au principe de l’art jouerait la même puissance aliénante que Debord allait étendre à tout le fonctionnement social à travers le concept de spectacle. L’art n’était que séparation de la vie.
Que le promoteur d’une telle critique se soit avéré lui-même profondément artiste, l’explication de ce paradoxe tient peut-être au fait que cette critique manque son objet, si bien qu’il se retrouve, pour ce qu’il a d’essentiel, inentamé. Réduire en effet l’art du XXème siècle au mouvement de la négation incarné par les avant-gardes, c’est prendre un discours historique sur l’art et l’institution artistique pour le travail de l’art lui-même. Que Dada, et principalement Duchamp, aient marqué avec une clarté exemplaire la limite théorique de l’art au XXème siècle - c’est la signature qui en dernier ressort fait l’oeuvre, et pour qu’il y ait art, il faut et il suffit qu’un artiste en décide - n’a nullement empêché, en deçà de cette limite, son foisonnement et sa richesse de sens. Et dans son obstination à définir ce qui peut ou doit être art aujourd’hui, l’avant-garde a seulement réussi - et en cela elle a vraiment réussi - a devenir l’art pompier de la seconde moitié du siècle, avec Beuys, Buren et bien d’autres. Et encore, quand on parle des avant-gardes faut-il se garder de les aligner toutes sur un unique sens de l’histoire. Le mouvement Cobra, par exemple, se définit bien plus par un renouvellement positif que par le travail de la négation. […]

Extrait de l'article de Daniel Banchard, paru sur Multitudes.

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